SOMMAIRE
Introduction
Causes et étapes de l’émigration russe en France
I. Corps expéditionnaire russe et la Légion russe d’honneur
II. Causes de la défaite des blancs
III. Évacuation de l’Armée Blanche de la Crimée
IV. Église Orthodoxe Russe et la culture russe en France
Conclusion
Bibliographie
introduction
Mon dossier s’appelle «L’émigration russe en France».
J’ai décidé de composer ce dossier puisque l’histoire de ma patrie m’intéresse beaucoup. La période la plus importante de l’histoire, à mon avis, c’est l’époque où la Russie était un Empire.
Étant adepte des idées qui défendent l’État traditionnel, c’est-à-dire, principalement, des idées monarchiques, je compatis aux soldats et officiers de l’Armée Blanche, qui partageaient le même point de vue.
Dans cet ouvrage, je voudrais étudier les questions suivantes:
1) Quelles étaient les causes de l’émigration des Russes en France:
· Pourquoi les Russes choisissaient la France comme pays d’asile;
· Quelles étapes connaît l’émigration russe en France.
2) Comment les Russes combattant contre l’Allemagne et, plus tard, contre les bolcheviks, se sont-ils trouvés en France;
3) Quelles étaient les causes de la défaite de l’Armée
Blanche;
4) Comment l’Église Orthodoxe Russe est présentée en France.
Je crois que le rôle de l’émigration russe en France est inapréciable dans le développement de la pensée russe en général.
Les habitants de la Russie ont besoin de savoir l’histoire de leur pays et, en particulier, leur généalogie. Dans notre pays, il y a beaucoup de personnes – descendant d’émigrés – qui ne s’intéressent point à leurs origines. En outre, comme beaucoup d’écrivains, de peintres et de philosophes ont préféré la France comme pays d’asile, une part de la culture russe n’est pas accessible à ceux qui restent en Russie. Je crois que c’est inacceptable.
Alors, pour reconstituer son niveau de la culture et approcher sa renaissance, la Russie doit changer sa position par rapport aux émigrés en France, visant le rapprochement d’idées ou même le rapatriement. causes et ÉTAPES DE L’Émigration russe en France
Avant la révolution russe de 1917
Les russes commencent véritablement à voyager en France à partir du XVIIIème siècle. Pierre I le Grand favorise les échanges avec Occident, toutefois, en août 1790, l’oukase de Catherine II enjoint aux Russes résidant en France de regagner la Russie pour éviter une contagion des idées révolutionnaires.
Après les campagnes napoléoniennes et ce, jusqu’en 1914, les
Russes sont très attirés par la France pour plusieurs raisons: tout
d’abord, l’attrait de la France découvert par les soldats russes, qui
l’envahirent en 1914 et l’occupèrent pendant trois années après la
capitulation de Napoléon en 1815, puis avec la libérisation du règime
autocratique, les déplacements sont devenus plus faciles.
Pourquoi les Russes choisissent la France:
. La liberté d’expréssion qui règne en France, qui devient une terre d’asile pour les réfugiés politiques qui fuient la Russie pour échapper à une condamnation ou se sont évadés de Sibérie.
. Avides de culture et de divertissement, des Russes vont découvrir les Châteaux (Versailles, les châteaux de la Loire, les cathédrales gothiques, les paysages de la France, les spectacles de Paris).
. On vient de Russie pour consulter de grands spécialistes de Paris, soigner sa tuberculose au soleil de la Côte d’Azur ou fréquenter les villes d’eaux et les stations balnéaires.
. Les études: cours à la Sorbonne, stages dans les ateliers des peintres et des sculpteurs de Paris, souvent des bourses d’études.
. Exercer en métier: diplomates, journalistes, commerçants, musiciens, chanteurs, troupes de ballet en tournée ou même aventuriers et espions. Certains de ces voyageurs occasionnels se fixent même en France.
. Séduits par le «charme slave», des Français ont ramenés une épouse de Russie et des Russes sont venus chercher en France une plus grande «liberté de m?urs».
Le nombre des Russes vivants en France d’après les statistiques officielles s’est élevé à:
|Année|185|1866|1881|1901|1906|1911|
| |1 | | | | | |
|Nombr|933|1216|1048|1606|2560|3501|
|e |8 |4 |9 |1 |5 |6 |
En 1916, un corps expéditionnaire russe de 44 292 hommes débarque en France pour se battre sur les Fronts français et macédoniens.
L'émigration blanche
La deuxième étape de l’émigration commence à la suite de la
révolution russe de 1917 et du changement de régime. L'émigration
dite blanche fait apparaître en France les groupes suivants:
. Les combattants des corps expéditionnaires russes sur le front français et sur le front de Macédoine qui ne regagnent pas leur pays natal;
. les combattants des armées blanches de Dénikine et de Wrangel, qui s'embarquent dans les ports de la mer Noire et finissent par se réfugier en Occident, en particulier en France, seule nation à avoir reconnu le gouvernement du général Wrangel.
. des civils qui avaient souffert des nouvelles mesures gouvernementales: propriétaires, industriels dépossédés, professions libérales, riches paysans, hauts fonctionnaires...
La majorité de ces émigrés ont quitté la Russie par le sud.
Une partie se retrouve sur la Côte d'Azur, dont le climat leur
rappelle celui de la Crimée. De tous les pays occidentaux, c'est la
France qui recueille le plus grand nombre d'émigrés russes.
Les membres des professions libérales arrivent à trouver du travail, mais la grande majorité des émigrés occupent des emplois subalternes à Paris (en particulier chauffeurs de taxi, garçons de restaurant, employés de bureau...), et dans les régions industrielles de province (ouvriers d'usine, mineurs...). D'anciens militaires s'engagent dans la Légion étrangère.
1920-1930. Les membres de l'intelligentsia (écrivains, artistes) qui n'acceptent pas le contrôle des organismes étatiques ou sont expulsés arrivent en France, surtout à Paris (centre culturel et politique de la diaspora russe).
Jusqu'en 1940, ces émigrés mènent une vie sociale très active, fondant des écoles, des églises, des associations, des ?uvres sociales et organisant des conférences, des concerts...
C'est dans la région parisienne que réside plus de la moitié
des Russes. Des colonies importantes se forment en outre dans les
Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, l'Isère, le Loiret, la Moselle
et le Rhône.
Le statut de ces réfugiés est varié:
· certains sont naturalisés français, soit qu'il en aient fait la demande,
soit par mariage avec des citoyens français;
· d'autres ont acquis la nationalité de leur premier pays d'accueil, par
ex., de Yougoslavie, de Tchécoslovaquie;
· d'autres enfin préfèrent conserver le statut de réfugié apatride, muni
d'un certificat d'identité international appelé "passeport Nansen", du nom
du haut-commissaire aux réfugiés nommé par la Sociétés des Nations.
Fridtjof Nansen (1861-1939) était un explorateur polaire,
océanograhe, aventurier, zoologue, diplomate, Haut Commissaire aux
réfugiés. En 1888 il organise une expédition au Gr?nland. Entre 1893
et 1896, il part un exploration polaire à bord du « Fram » et
collecte des donnés scientifiques. En 1905, il joue un rôle important
dans la séparation de son pays de la Norvège. Puis il représente la
Norvège à Londres jusqu’en 1908. En 1920, il est nommé délégué de la
Norvège auprès de la Société Nations (SDN) puis s’occupe du
rapatriement de 500.000 prisonniers de guerres allemends, autrichiens
et hongrois.
En 1921, le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) le charge de venir au secours des victimes de la famine en Russie. Il institue également le passeport Nansen pour venir en aide aux apatrides.
En 1922, Fridtjof Nansen reçoit le Prix Nobel de la paix.
Du fait de ces différents statuts, on ne possède pas de
statistiques précises sur le nombre des Russes émigrés en France. Les
statistiques officielles françaises donnent:
|Année: |1921|1926|1931|1936|
|Russes |3134|6721|7192|6395|
| |7 |8 |8 |7 |
|Naturalisés | |5 |1097|1381|
|ex-Russes | |803 |2 |0 |
En 1924, on estime le nombre réel des Russes émigrés en France entre 100000 et 150000.
Après de la Deuxième guerre mondiale.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, des Soviétiques se trouvèrent bloqués en Occident à la suite de la défaite de l'Allemagne. Ils appartenaient essentiellement à trois catégories: les prisonniers de guerre faits par les troupes allemandes sur le front de l'Est, incarcérés dans des camps en Occident et libérés par les troupes alliées. les personnes déplacées par les troupes d'occupation en URSS pour travailler à l'arrière, principalement dans les usines d'Allemagne. les militaires soviétiques incorporés dans l'armée allemande et ayant servi sous les ordres du général Vlassov, puis faits prisonniers par les alliés ou ayant déserté avant la capitulation allemande.
En fait, entre 4 et 5 millions de citoyens soviétiques se trouvent à l’extérieur des frontières de l’URSS en 1945: la population civile, les prisonniers de guerre, les réfugiés proprement dit qui avaient quitté le pays lors du retrait des troupes allemandes et enfin ceux qui, par conviction ou par survie, auraient accepté se s’allier aux Allemands (les cosaques, diverses ethnies caucasiennes et l’Armée Russe de Libération du général Vlassov).
Le nombre de névozvrachtchéntsy («non-retournants») ou
«réfractaires au retour» aurait pu être plus important si les Alliés
n’avaient pas signé à Yalta des accords prévoyant le rapatriement
forcé de tout les citoyens soviétiques. corps expÉditionnaire russe et la lÉgion russe d’honneur.
Les volontaires du Corps Expéditionnaire Russe combattants dans la Division Marocaine.
En 1916, un corps expéditionnaire russe de 44 292 hommes débarque en France pour se battre sur les Fronts français et macédoniens.
Lors de son voyage en Russie, en décembre 1915, Paul Doumer envisage l'envoi de 300.000 hommes en France, en échange de matériels de guerre dont la Russie avait grand besoin. La proposition française ne rencontre pas beaucoup de succès auprès du commandement russe, mais Sa Majesté Impériale Nicolas II émet le souhait de l'envoi de troupes russes en France. Le Chef d'État-Major, le Général Aléxéiev propose de le faire a titre d'essai dans les conditions suivantes: les soldats russes seront envoyés en unités constituées, encadrées par des officiers russes et mises à la disposition des Grandes Unités françaises. Ces troupes seront armées par du matériel français et seront transportées par les soins de la Marine française. Paul Doumer exprime le désir que le chiffre de 40.000 hommes par mois soit atteint rapidement.
En exécution de cette décision, dès janvier 1916, on procède à
la formation de la 1ère Brigade Russe Spéciale, composée de 2
régiments. Le premier forme a Moscou, le 2ème a Samara (sur la
Volga). Les brigades sont formées essentiellement par des bataillons
de réserve, c'est-a-dire des hommes n'ayant pas subi leur bapteme du
feu, ce qui était probablement une erreur. Le 1er régiment est
compose essentiellement d'ouvriers d'usines, le 2ème de paysans, ce
qui explique certains événements ultérieurs.
Les régiments sont à 3 bataillons de 4 compagnies, en outre, chaque régiment a 3 compagnies de mitrailleuses (12 par compagnie), une unité de liaison et une séction de services. Le bataillon de réserve est à 6 compagnies. Les effectifs de la 1ère brigade, commandée par le Général Lokhvitzky, comprend 180 officiers et 8762 sous-officiers et hommes de troupe. La brigade a une collection d'effets d'habillement en double: chaque compagnie a sa cuisine roulante. La dotation en matériel est à la charge de la France.
Le 1er echelon part de Moscou le 3 fevrier 1916, par chemin de
fer, par la Sibérie et la Mandchourie jusqu'à Dairen (Ta-Lien) et, de
la, par mer jusqu'a Marseille où il arrive le 26 avril, soit un
voyage de 30.000 km, dont 60 jours en mer. Le débarquement a lieu a
Marseille et fait une tres grande impression sur les Français: tous
les journaux ne tarissant pas d'éloges sur l'armée russe. Ainsi,
l'arrivée des troupes russes en France constitue un nouveau maillon
des rélations amicales entre les Alliés.
La formation de 3 autres brigades russes est entreprise peu après. En raison de la situation difficile, la 2ème brigade est envoyée a Salonique où elle arrive debut Août 1916. La 3ème brigade est formée a Ékatérinbourg et a Tchéliabinsk, en partie avec des compagnies des régiments en campagne, en partie de bataillons de réserve; elle est envoyée en France en août 1916. Enfin, la 4ème brigade arrive a Salonique en novembre de la même année.
Ainsi, au cours de l'année 1916, malgré l'offensive, énorme
par son etendue et par ses pertes, du Général Broussilloff sur le
front gérmano-autrichien, le Haut Commandement peut former 4 brigades
spéciales, soit mettre à la disposition de la France 745 officiers et
43 547 hommes de troupe. La formation des 5ème, 6ème, 7ème et 8ème
brigades n'est pas terminée au moment de la révolution.
L'année 1916 est, pour les Français, une année difficile:
l'année de Verdun où tombèrent 350.000 Français, soit 25 % des pertes
totales françaises pendant la Grande Guerre. La 1ère Brigade
Spéciale, débarquée le 20 avril, est dès le 23 avril transférée au
Camp de Mailly, près de Chalons-sur-Marne, qui fut mis entièrement à
la disposition des Russes. Ce camp dépendait de la 4ème Armée du
Général Gouraud qui, à plusieurs reprises, prit contact avec les
troupes russes et veilla a leurs besoins.
En décembre 1916, est crée dans ce camp, un Camp d'Instruction pour divers spécialistes; c'est là, également, que viennent les troupes russes au repos et pour se perféctionner.
Le Président de la République lui-même visite le camp et est
frappe par l'excellent aspect de la brigade et décore le Général
Lokhvitzky de l'ordre de Commandeur de la Légion d'Honneur. À la fin
du mois de juin 1916, la 1ère brigade est envoyée dans le secteur
occupé par le Groupement Ouest de la 4ème Armée, a l'Est entre
Suippes et Auberive.
En 1917, la conduite au feu des deux brigades est appreciée
par les Alliés. En mars 1917 elles sont dans la region du Fort de la
Pompelle. Lors de l'attaque "Nivelle" du 16 avril 1917, dans le cadre
de la 5eme Armée, la 1ère Brigade Spéciale prend Courcy, le 3ème
Brigade attaque et occupe le mont Spin. Les pertes pour les 2
brigades russes sont de 70 Officiers et 4 472 Soldats tués, blessés
ou disparus.
Formation de la Légion Russe d’Honneur
Par suite de la Révolution Russe, la Russie quitte les rangs des Alliés et les Régiments russes du Corps Expéditionnaire sont relevés du front par le Gouvernement français, reformés et transformés en compagnies de travailleurs. Le nom même de "Russe" est devenu synonyme de "traître".
Cette situation devenant insupportable, des centaines de
militaires russes sous l'impulsion du Colonel Gotoua, profondement
blesses dans leur orgueil national, s'organisent et demandent au
Gouvernement français l'autorisation de regagner le front. Après de
multiples hésitations et de pourparlers, l'autorisation est accordée
pour la création de la Légion Russe.
Le 23 décembre1917, cette unité, sous le commandement du
Colonel Gotoua monte en ligne, versée dans la Division Marocaine
considerée a l'epoque comme la meilleure unité française. La rénommée
et l'héroisme du soldat russe atteignit des sommets inégales au sein
de cette unité.
Fin mars 1918, les Allemands percent le front des Alliés du côte d'Amiens entre l'armée française et les troupes anglaises et s'engouffrent dans la bréche ainsi créée. La situation devenant critique, le Haut Commandement Français donne ordre à la division marocaine de contre-attaquer. La Légion Russe est placée en tête de troupes de la contre-attaque.
Le Général Dauzan, Commandant de la Division Marocaine, decora le Capitaine Loupanoff de la Légion d'Honneur et le bataillon reçut un "état de recompense". Les pertes sont sévères.
Mai 1918. Les Allemands jettent dans la bataille leurs
meilleures troupes et enfoncent les lignes françaises. D'un bond, ils
passent l'Aisne et, en marche forcée, approchent de Chateau-Thierry.
Soissons est tombée, la route sur Paris est ouverte! Rappelée de
toute urgence, la Division Marocaine occupe la position à cheval sur
la route de Soissons-Paris et reçoit, la première, le coup de boutoir
allemand. Les zouaves retiennent la pression ennemie mais, au bout
d'un moment, commencent a céder dans leur centre. À l'instant où tout
semblait perdu, le Commandement jette en attaque sa dernière réserve,
la Légion Russe.
Son attaque est décrite de la façon suivante par l 'historién de la Division Marocaine:
"Pour arrêter cette avance menaçante, le Colonel Lagarde donne ordre a la Légion Russe de contre-attaquer. La Légion Russe se lance en avant, officiers en tete. Même les medecins, pris par l'enthousiasme de cette glorieuse phalange, ont oublié leur mission principale de charité et, avec les combattants, pénètrent dans les rangs de l'ennemi. Sur 150 combattants, 110 sont restés sur la côte de Vauxbuin. Cette bataille coûte aux Russes 85 % de leurs effectifs et presque tous les officiers"
La presse française de l'époque en admiration devant l'héroisme russe souligne le grand nombre de Croix de la Légion d'Honneur et de Croix de Guerre décerné aux combattants russes et emploie pour la première fois le terme honorifique, reste depuis attache à cette unité en la dénommant la "Légion d'Honneur".
En août, la Légion Russe reçoit enfin pour la première fois des renforts importants composés de volontaires d'anciens régiments du Corps Expéditionnaire, devient un bataillon avec 2 compagnies et demie de tirailleurs et une compagnie de mitrailleurs et rentre comme unité indépendante dans la Première Brigade de la Division Marocaine.
Ce bataillon est aussitôt dirigé au nord de l'Aisne où i1 s'empare de Térny-Sorny et progresse vers Laffaux, un des points avancés de la ligne Hindenburg.
Au cours des combats du 12 séptembre, le bataillon franchit 3 rangées de fortifications en béton armé et perce la ligne de défense allemande, prend par surprise un grand nombre de prisonniers et une grande quantite de matériel.
Pour toutes ces operations, le Maréchal Foch, Commandant en
Chef des Armées, octroie au Bataillon Russe la fourragère aux
couleurs de la Croix de Guerre et une Croix de Guerre avec 2 palmes à
son drapeau, avec les citations.
La rénommée acquise par la Légion Russe d'Honneur attire dans ses rangs de nombreux volontaires provenant des compagnies d'ouvriers ou même de la Légion Etrangère. Malgré ès pertes, ses effectifs augmentent: au 1er novembre 1918, le bataillon compte 564 hommes répartis en 3 compagnies de combat et une compagnie de mitrailleuses.
Des le 1er octobre, les Allemands étaient amenes à evacuer
toute la ligne Hindenburg et à se retirer vers la frontière. Dans ces
conditions, la Division Marocaine toute entière est transportée a
Nancy et entreprend le mouvement final le long de la Moselle vers
Moyeuvre et seul l'Armistice du 11 novembre arrète cette operation.
Malgré cela, la Légion Russe d'Honneur continue d'éxister et participe avec les Armées Alliées a l'avance le long de la rive gauche du Rhin; elle traverse la Lorraine, l'Alsace, la Sarre, arrive a Friedrickshafen, puis est dirigée sur Worms qu'elle occupe jusqu'en décembre.
À la fin de l'année 1918, la Légion Russe d'Honneur est évacuée a l'intérieur de la France et démobilisée.
L'ÉVACUATION DE l’armÉe blanche de LA CRIMÉE
L'histoire de l’émigration blanche commence par une tragédie:
l'évacuation de la Crimée en novembre 1920 par l'armée du général
Wrangel.
L'année 1920 voit briller les derniers feux de la guerre
civile en Russie du sud. À la fin du mois de mars, vaincu par l'armée
rouge, le général Dénikine a dû faire évacuer de Novorossiysk, dans
une panique indescriptible, les débris de ses armées blanches.
Réfugiées en Crimée, ces troupes démoralisées semblent promises à une
défaite rapide. Dénikine, découragé, remet ses pouvoirs à son rival
et ennemi personnel, le général Baron Wrangel.
Pendant plus de 6 mois, Wrangel donne l'illusion que les
armées blanches pourraient retourner la situation en Russie et
chasser les bolcheviks du pouvoir. Mais le 12 octobre 1920, la
nouvelle de l'armistice soviéto-polonais annonce que les jours de
l'armée Wrangel sont comptés. Les troupes qui luttaient contre la
Pologne sont envoyées sur le front de Crimée pour donner le coup de
grâce. Le 8 novembre, apprenant la chute des premières lignes de
défense, Wrangel donne l'ordre d'évacuation.
Tous les navires présents dans les ports de Crimée sont
réquisitionnés, dont le vieux paquebot "Rion". Les bateaux russes
sont mis sous la protection de la France et hissent le drapeau
tricolore. L'escadre française de Méditerranée Orientale supervise
les opérations. Tout se passe dans l'ordre. Quasiment tous ceux qui
le désirent peuvent être évacués. En une semaine, 130 navires
arrivent à Constantinople, avec 146.200 réfugiés à bord, dont 29.000
civils, souvent dans un entassement ahurissant. L'état sanitaire est
catastrophique: les Russes sont décimés par le typhus, il y a même
des cas de choléra et de peste. Les autorités françaises de
Constantinople sont dépassées: que faire de cette masse énorme de
réfugiés, armés jusqu'au dents et équipés d'une flotte de guerre
complète? Les laisser débarquer à Constantinople est inconcevable;
cette ville, sous occupation alliée, est déjà surpeuplée de réfugiés,
car la Turquie est en pleine guerre: le rebelle Mustapha Kémal
contrôle pratiquement toute l'Anatolie où il se heurte à l'armée
grecque. La perspective de voir cette armée russe dés?uvrée prendre
part au conflit donne des cauchemars aux Alliés.
Il faut donc éloigner le plus vite possible les Russes de
cette poudrière. La flotte de guerre est envoyée à Bizerte, et
Georges Leygues lance un appel aux États balkaniques pour qu'ils
accueillent les troupes et les réfugiés civils. Le résultat est
décevant: la Roumanie n'en accepte que 2000, la Grèce 1700, la
Bulgarie 3800; seule la Serbie, fidèlement russophile, ouvre grand
ses portes et en recueille 22.300. Au total, 34.000 personnes ont été
évacuées le 1er janvier 1921. Reste donc plus de 100.000 réfugiés à
loger et nourrir. En attendant une destination définitive, les
Cosaques du Don ont été envoyés en Thrace à Tchataldja, ceux du
Kouban sur l'île de Lemnos, et les troupes régulières sur la
presqu'île de Gallipoli, dans le détroit des Dardanelles. Les civils,
jugés moins dangereux, ont été répartis dans plusieurs camps autour
de Constantinople.
Pour le gouvernement français, il est évident que l'armée
Wrangel a cessé d'exister, et que ces milliers de réfugiés ne sont
que des individualités. Mais les autorités militaires et navales sont
effarées par cette façon de voir les choses: Si on licencie l'armée
Wrangel sans aucune perspective d'emploi, la situation à
Constantinople risque de tourner rapidement au cauchemar. Il faut
absolument que la discipline militaire soit maintenue, et les troupes
laissées sous les ordres des officiers russes, afin d'éviter de les
voir se transformer en mercenaires ou en "grandes compagnies". Il
sera alors plus facile de disperser en douceur les réfugiés vers les
pays qui voudront bien d'eux. À contrec?ur, le gouvernement doit se
rallier à ces arguments.
Wrangel, fin tacticien, s'engouffre par cette porte laissée entrouverte. Il profite de l'autorité que lui laissent les Français pour s'opposer par tous les moyens à la dispersion de son armée: propagande, pression psychologique, menaces, tout est bon pour garder un noyau irréductible d'Armée Blanche; car Wrangel caresse toujours le rêve de reprendre la lutte contre les Soviets, ou de s'emparer du pouvoir si celui des bolcheviks s'effondre tout seul. Ainsi, le séjour de l'Armée Russe à Constantinople est marqué par un bras de fer permanent entre Wrangel et les Français, qui cherchent constamment à se débarrasser de réfugiés qui coûtent une fortune au budget de la France.
Très vite, les autorités constatent que beaucoup de réfugiés
ont le mal du pays. Elles voient là une belle occasion d'en diminuer
le nombre; le gouvernement fait donc savoir dans les camps que
personne n'est retenu, et que la France assurera le rapatriement en
Russie soviétique de ceux qui en feront la demande, toutefois sans
aucune garantie sur leur sécurité une fois débarqués. Malgré cette
réserve de taille, les volontaires se bousculent: de janvier à avril
1921, 9370 réfugiés retournent en Russie. À cela viennent s'ajouter
les départs individuels de réfugiés ayant les moyens de vivre à leurs
frais, de ceux qui ont trouvé du travail à Constantinople ou qui se
sont engagés dans la Légion Étrangère.
Malgré cela, il reste encore en avril 1921 55.000 Russes nourris par la France dans les camps de réfugiés. Si l'on comptait sur les départs individuels, il faudrait des années pour disperser l'armée Wrangel. Trouver des débouchés de masse pour les réfugiés russes reste un impératif urgent.
Certains d’officiers russes émigrés
Afrikan Bogaévski (1872 - 1934 Paris), général-lieutenant,
décoré de la croix de Saint-Georges pour son courage lors de la
bataille de Tamopol en juillet 1917. Commande un régiment de
partisans, puis une brigade de l'Armée Blanche lors de la "campagne
de glace" au Kouban en février-mai 1918. Élu ataman des cosaques du
Don en février 1919. L'ancien ataman, le général Krasnov, qui assista
à ses obsèques, se battit plus tard aux côtés de l'armée allemande au
cours de la 2è guerre mondiale et, livré à l'URSS, fut exécuté pour
trahison.
Boris Dourov (1879 Saint-Pétersbourg - 1977 Sainte-Geneviève-
des-Bois). Lieutenant-colonel dans le corps expéditionnaire russe en
France, puis en Macédoine, il est l'un des fondateurs du Lycée russe
de Paris en 1920 où il professe les mathématiques et dont il devient
le directeur de 1931 jusqu'à sa fermeture en 1961
Mikhaïl Grabbe (1868-1942), comte, général, ataman du Don en
1916-1917.
Nicolas Lokhvitski (1868 - 1933 Paris), général d'infanterie
commandant en chef du corps expéditionnaire russe sur le front
français en 1916. Après la paix, il rejoignit l'armée de l'amiral
Koltchak en Extrême-Orient et revint s'installer à Paris en 1923.
Zinovi Péchkov (1884 Nijni-Novgorod - 1966 Paris), général
dans l'armée française. Frère aîné du bolchevik Iakov Sverdlov, son
nom lui a été donné par son parrain, l'écrivain Maxime Gorki.
S'engage dans la Légion étrangère en 1914. Perd un bras en 1915.
Chargé de mission auprès de Koltchak, puis de Dénikine. Naturalisé
Français en 1923, sert au Maroc comme officier de la Légion. De 1942
à 1950 représente la France libre en Afrique du Sud, puis en Chine et
au Japon.
Causes de la dÉfaite des Blancs
Corruption des cadres: négligence, paresse, goût de la dolce vita. En Sibérie, à l'arrivée de Koltchak, il y avait 196 états- majors sans troupes. De nombreux régiments blancs comptaient 2 ou 3 officiers pour 1 seul homme. Une grande partie du matériel fourni par les Alliés était revendue au marché noir et, en fin de compte, rachetée par les Rouges.
Trahison des Tchèques de Sibérie: anciens prisonniers de
guerre autrichiens, réarmés contre l'Autriche, ils avaient rejoint
Koltchak après la paix de Brest-Litovsk, les Allemands ayant exigé
qu'ils leur soient livrés. Pris en main par une mission militaire
française (Gal Janin, qui cependant ne leur donna pas l'ordre de
délivrer Koltchak encerclé), ils devaient être le noyau de la
reconquête de la Russie d'Europe à partir de l'Oural. Mais le
gouvernement tchèque (Bénès) leur interdit d'agir contre les Rouges.
Ils s'organisent donc en "grandes compagnies", occupant la ligne du
Transsibérien et accaparant le matériel ferroviaire (qui transporte
leur butin). Ils se replient lentement (en 4 ans) vers Vladivostok,
négociant leur retraite avec les Rouges: ils arrêtent Koltchak à
Irkoutsk et le livrent aux bolcheviks.
Mésentente entre les Alliés: chacun des Alliés cherche à
profiter de la guerre civile pour favoriser ses propres intérêts: les
Anglais poussent en avant Koltchak qui leur a promis des avantages en
Oural et au Caucase. Le Gal français Janin décide de faire soutenir
Koltchak en novembre 1918 par l'armée japonaise (inutilisée) qui
aurait été transportée par le Transsibérien jusqu'à l'Oural. Wilson
met son veto, craignant de voir les Japonais s'incruster en Extrême-
Orient russe. Les Anglais ont gêné l'action de Dénikine, puis de
Wrangel, car ils voyaient en eux des créatures de l'état-major
français (projet d'un protectorat français en Ukraine et Russie du
Sud); ils ont abandonné Ioudenitch, pour ne pas favoriser
l'établissement des Allemands dans les pays Baltes, etc.
Habileté diplomatique des Soviétiques: ils ont compris qu'il
fallait faire des concessions aux nouveaux États pour les amener à se
retirer de la lutte; ils ont accordé l'indépendance ou fait
d'importantes concessions territoriales à: Finlande, Estonie,
Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, États transcaucasiens, Extrême-
Orient, Boukhara. Une fois la paix rétablie, ils ont récupéré les
territoires abandonnés en Asie (les concessions faites en Europe
seront reprises en 1940 et 1944).
Valeur militaire de l'Armée rouge: les combattants sont motivés: ouvriers communistes formant la Garde rouge; paysans décidés à acquérir des terres; officiers, anciens sous-officiers ou soldats espérant monter en grade malgré leur roture (ce qui était impossible dans l'armée tsariste). Trotski se révèle être un bon chef de guerre: sens de l'organisation, volonté de vaincre, stratégie.
Affaiblissement de l'esprit de croisade anticommuniste: vers
1921-22, les nations occidentales craignent de passer pour
réactionnaires si elles luttent contre le bolchevisme [effet de la
propagande menée auprès des mouvements ouvriers occidentaux par le
Komintern (créé mars 1919)]. Mutinerie des marins français de la mer
Noire qui, ayant appris le 10-4-1919, à Odessa, le succès de la
manifestation parisienne du 6-4 (150 000 personnes contre
l'acquittement de Raoul Villain, l'assassin de Jaurès: 2 †, 10 000
arrestations), ont cru à la victoire de la révolution communiste à
Paris. Le 16-4 la mutinerie touche le Protet en pleine mer [chefs:
André Marty (1886-1956), Badina] et, le 20-4, en rade d'Odessa, elle
touche la Justice, la France, le Jean-Bart et le Waldeck-Rousseau.
L'escadre doit être ramenée à Toulon, ce qui affaiblit les armées
blanches de Dénikine.
Église orthodoxe russe et la culture russe en france.
Habitués à des conditions de vie meilleures, mais déjà rompus aux difficultés de la vie quotidienne lors de la période révolutionnaire, les émigrés se retrouvent pour la plupart dans un dénuement presque total, ayant perdu leur fortune en Russie révolutionnaire ou sur le chemin d’exil.
Surtout au début de leur installation en France, les conditions de vie sont extrêmement précaires du fait que le statut d’apatrides qui leur était accordé constituait un frein à leur activité professionnelle.
Les émigrés se regroupent et mettent en place quantité de
procédés institutionnels ou officieux pour maintenir le contact et
répandre leur production culturelle. Ces institutions, c’est d’àbord
l’Église, puis l’école, l’Université, enfin la presse; autant
éléments fédérateurs de cette communauté, ce qui forme une vraie
diaspora. Son originalité tient au fait qu’il ne s’agit pas d’un
«exil des Russes», mais d’une «Russie en exil», de tout un pays qui,
par l’intermédiaire de ses élites et de ses principale institutions,
se retrouve à l’étanger et attend impatiemment le retour.
Église Notre-Dame de l'Assomption
La première pierre de cette église fut posée le 9 avril 1938
et l'église consacrée le 14 octobre 1939, jour de la fête de
l'Intercession de la Vierge, par le métropolite Euloge. L'église a
été construite par Albert Benois dans le style des églises de
Novgorod du XVème siècle et début XVIème siècle. Les fresques ont été
réalisées par Albert Benois (frère de célébre Aléxandre Benois) et sa
femme Marguerite, l'iconostase par F. Fedorov. C’était le comte
Chérémétiev qui les aidait. Le comte habitait auprès de l’église et
n’était déjà qu’un simple psalmiste. (Il savait bien l’écriture slave
et ornait les livres finement.)
Devant l'iconostase à droite est fixé une plaque commémorative
à la mémoire des 37 généraux, 2 605 officiers et 29 000 cosaques,
ayant servi aux côtés de l'armée allemande pendant la dernière guerre
mondiale, livrés par les Alliés aux Soviétiques à Lienz et sur la
Drave le ler juin 1945 et condamnés par eux pour trahison. Les
anciens combattants cosaques de l'Armée Blanche viennent se
recueillir chaque année devant cette plaque.
Reposent dans la crypte:
Albert Benois (1870-1970), architecte de l'église.
Marguerite Benois, née Novinski (1891-1974), son épouse.
Cassien (S. Bézobrazov) (1892-1965), Archevêque, professeur, puis recteur de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris.
Euloge (Vassili Guéorgievski), métropolite (1868/Somovo –
1946/Paris).
|1895 |Il se fait moine |
|de 1903 à 1905|Devient évêque de Lublin |
|1907 |Député à la 2è douma* |
|1907 à 1912 |Réélu député à la 3è douma* |
|de 1914 à 1921|Devient Archevêque de Volhynie |
|1921 |Nommé archevêque de l'Église orthodoxe |
| |russe d'Europe occidentale |
|1922 |Devient métropolite |
*il adhère au groupe monarchiste-nationaliste
Georges (Tarassov) (1893 Voronej - 1981 Paris), archevêque, ingénieur
chimiste.
|1916 |Fut envoyé en |1953|Sacré évêque |
| |France* | | |
|1930 |Ordonné prêtre |1960|Devient archevêque de France et |
| | | |d'Europe occidentale** |
* servit comme pilote dans l'aviation
** après la mort de au métropolite Vladimir
Olga Kokovtsov (1860-1950) et Olga Malevski-Malévitch (1868-1944).
Comtesses, donatrices pour la construction de l'église.
Wladimir Kokovtsov (1853/Novgorod – 1943/Paris), comte.
|de 1904 à 1914|Était le ministre des Finances de|
| |Russie |
|de 1911 à 1914|Était le président du Conseil des|
| |ministres* |
|novembre 1918 |Émigra |
*après l'assassinat de Stolypine
Le Bienheureux Père Alexis Médvédkov (1867-1934), prêtre desservant la paroisse d'Ugine, où il passait presque tout son temps en prière dans l'église- Il mourut d'un cancer. Quand le cimetière d'Ugine fut désaffecté quelques années après sa mort, on retrouva son corps absolument intact, ce qui fut interprété comme un signe de sainteté et son corps fut transporté à Sainte-Geneviève-des-Bois.
Georges Spasski (1877-1934), archiprêtre, aumônier de la flotte russe
de la mer Noire jusqu'à la Révolution. Il suit la flotte repliée à
Bizerte, puis il est nommé à la cathédrale Alexandre-Nevski. Son
corps est d'abord enseveli dans la crypte de la cathédrale.
Dimitri Troïtski (1886-1939), archiprêtre, premier recteur de
l'église Saint-Nicolas-le-Thaumaturge dans la Maison russe de Sainte-
Geneviève-des-Bois.
Vladimir (Viatcheslav Tikhonitski) (1872-l959). Le métropolite.
Étudie la théologie au séminaire de Kazan.
|de 1925 à 1945|Devient évêque de Nice |
|janvier 1945 |Nommé coadjulteur du métropolite |
| |Euloge |
|1946-1959 |Était un métropolite |
Maison russe
Après la révolution, la princesse Véra Mechtcherski (1876-
1949) a fondé au Paris la pension où elle apprenait le savoir-vivre
aux jeunes filles de familles riches américaines. L’une de ces élèves
était Miss Dorothy Puget, dont la générosité a aidé Véra Mechtcherski
à fonder la maison de retraite pour des vieux Russes émigrés.
Cette maison fut fondée le 7 avril 1927 et a été baptisée du
nom de Sa Majesté Impériale Marie Féodorovna. Elle abrita jusqu'à 250
pensionnaires. La princesse Mechtcherski dirigea la maison de
retraite jusqu'à sa mort survenue dans cette maison le 17 décembre
1949. Une chapelle y fut construite et consacrée sous le vocable de
Saint-Nicolas-le-Thaumaturge. Elle est aujourd'hui sous la
juridiction du patriarcat de Moscou.
Dans la maison sont conservés divers souvenirs de l'ambassade
russe de la rue de Grenelle d'avant la Révolution: portraits de
l'impératrice Catherine II et des empereurs Alexandre Ier, Nicolas
Ier, Alexandre II, Alexandre III, buste de Nicolas II et de
l'impératrice Alexandra Fédorovna, trône impérial en bois doré.
Le cimetière Saint-Hislaire-le-Grand
Ce cimetière militaire russe fut créé à 1927 à Saint-Hislaire-
le-Grand, près de Reims, à l'endroit exact où se trouvaient les
tranchées du corps expéditionnaire envoyé en 1916 à la demande du
gouvernement français. Là, furent érigés une église orthodoxe russe
et un monument commémoratif auprès des deux ossuaires et des
nombreuses tombes d'officiers et soldats tombés si loin de la Sainte-
Russie. Ce cimetière fut, à l'époque, inauguré avec tous les honneurs
en présence notamment des maréchaux Pétain et Foch et du général
Weygand.
Depuis, chaque année, un pélerinage a lieu à la Pentecôte, auquel participent les derniers rescapés des terribles combats qui se sont déroulés dans la région.
En 1975, une délégation soviétique se rendait au cimetière de
St.-Hislaire-le-Grand et, sans prévenir les responsables, y plaça une
plaque commémorative à la mémoire des "soldats soviétiques morts dans
la lutte contre le nazisme". Il est vrai que, depuis la fin de la
seconde guerre mondiale, 36 tombes ont été ajoutées à celles des
combattants de 1914-18. Mais la chose prend une tournure franchement
drôle, quant on sait que, parmi les 36 "héros", certains ne sont pas
morts dans la lutte contre le nazisme mais, bien au contraire, contre
le communisme. C'est ainsi qu'on peut relever toute une série de noms
de combattants du 2e bataillon russe et du 2e bataillon ukrainien
qui, tous les deux, ont combattu contre les Alliés. Pour être
objectif, il faut ajouter que certains, parmi les 36, ont réellement
combattu le nazisme puisqu'ils ont rejoint les rangs des F.F.I.
D'un échange de correspondance entre le président du Comité de
Sauvegarde de la chapelle du cimetière militaire qui était alors
Basile Orekhof, ancien capitaine de l'Armée impériale et éditeur de
la revue "La Sentinelle", et M. Michel Poniatowski, alors ministre
français de l'Intérieur, il ressort que "la rénovation, par les
autorités soviétiques, des 36 sépultures existant depuis la fin de la
guerre 1939-1945 a été faite en application d'accords diplomatiques
intervenus en 1975".
Non contents de s'approprier des morts qui avaient combattu
dans les rangs opposés, les Soviétiques voulurent également faire
main-basse sur l'ensemble du cimetière et remplacer les croix, se
trouvant sur les tombes des soldats russes morts en 1914-18, par une
simple pierre tombale surmontée de... l'étoile rouge. Devant
l'énormité de la chose et les réactions que cela avait suscité, les
Soviétiques firent marche-arrière et se contentèrent d'installer une
plaque commémorative.
CONCLUSION
1) Quelles étaient les causes de l’émigration des Russes en France:
· Pourquoi les Russes choisissaient la France comme pays d’asile.
Les Russes choisissaient la France comme pays d’asile parce
que là règnait la liberté d’expression et de la vie politique; la
culture française des divertissements, de l’instruction et des
professions était très développée; en France, il y avait beaucoup de
spécialistes célébres et des sanatoriums.
· Quelles étapes connaît l’émigration russe en France.
L’émigration russe en France connaît quatre étapes: le début de XVIIIème siècle; à la suite de la révolution russe de 1917; à la fin de la deuxième guerre mondiale; l’émigration économique après la ruine de l’URSS.
2) Comment les Russes combattant contre l’Allemagne et, plus tard, contre les bolcheviks, se sont-ils trouvés en France.
Certains se sont trouvés en France parce qu’il était des
prisonniers de guerre. La majorité d’émigrés blancs ont quitté la
Russie par le sud.
3) Quelles étaient les causes de la défaite de l’Armée Blanche.
L’Armée Blanche a été liquidé à causes suivantes: corruption
des cadres; trahison des Tchèques de Sibérie; mésententes entre les
Alliés; habileté diplomatique des Soviétiques; valeur militaire de
l'Armée rouge; affaiblissement de l'esprit de croisade
anticommuniste.
4) Comment l’Église Orthodoxe Russe est présentée en France.
L’Orthodoxie tenait toujours une place considérable dans la
vie de plusieurs émigrés russes. Les anciens combattants de l’Armée
Blanche, la noblesse et les intellectuels qui ont quitté leur patrie
trouvaient de soutien moral dans les paroisses des petites églises
orthodoxes, comme p.e. Église Notre-Dame de l’Assomption. Les clercs
orthodoxes avaient toujours de l’autorité sur les civils, leur rôle
n’a pas changés dans la communauté des émigrés bien que les prêtres,
eux-mêmes, aient pu souvent participer à la vie sociale. Quand il ne
restait plus rien pour souffler du goût de vie dans l’âme d’un
émigré, c’est toujours sa foi qui venait en aide.
LISTE
DES OUVRAGES ÉTUDIÉS
1. Á. Íîñèê, “Ðóññêèé Ïàðèæ”, “Áóäü çäîðîâ” ¹2, 2001
2. “L’émigration russe en France”, La Langue Française, ¹ 5-6, février 2000
3. “Conséquences de la révolution russe”, publication électronique,
www.quid.fr/WEB/ETATS/RU
4. “L’émigration russe en France”, publication électronique,
www.russie.net/france/emigration/
5. “M. Jean-Daniel Gerber nommé au Comité Nansen”, publication électronique,
193.5.216.31/cp/f
6. “La Maison Russe”, publication électronique,
www.russie.net/france/gen-maison.htm
7. “Les russes en Corse”, publication électronique,
www.russie.net
8. “Sainte-Geneviève-des-Bois”, publication électronique,
www.russie.net/france/gen-index.htm
9. “Les volontaires du corps expéditionnaire russe…”, publication électronique,
www.perso.club-internet.fr